La biodiversité des Glénan : un archipel à protéger

Cet ensemble d’une vingtaine d’îles est le lieu de vie d’un millier d’espèces terrestres et marines, amenant une biodiversité riche et complexe.

Le narcisse des Glénan à l’origine de la réserve naturelle nationale

L’île de Saint-Nicolas des Glénan est une réserve naturelle nationale, dont le gestionnaire est Bretagne Vivante. L’île devient une réserve en 1974, afin de protéger le Narcisse des Glénan. Une espèce endémique observable uniquement sur l’île de Saint-Nicolas. Cette fleur fleurit en Avril, et tous les 5 ans, l’équipe de la réserve naturelle effectue un comptage unitaire (pied par pied) pour s’assurer de la prospérité de cette espèce. En 2021, 260 000 pieds de Narcisse des Glénan ont été dénombrés.

© Bretagne Vivante

Pas moins de 140 espèces d’oiseaux observées régulièrement !

L’archipel constitue également une zone de transition pour les oiseaux migrateurs, qui élisent domicile sur les îles pour leur nidification. C’est notamment le cas du gravelot à collier interrompu, qui pond ses œufs sur le haut des plages. Ces œufs se confondent avec le sable, de telle manière qu’ils sont souvent piétinés. Cet oiseau est présent sur la plupart des plages de Bretagne, ses pontes sont souvent signalés par des panneaux d’avertissement, avec des cages anti-prédateurs pour éviter la destruction des nids par d’autres espèces.

© Bretagne Vivante

Parmi l’avifaune menacée et protégée sur l’archipel on retrouve les puffins des baléares, les huîtriers pie, trois espèces différentes de goélands, et … les sternes !L’île aux moutons, la plus plus proche du continent, abrite la plus grande colonie de sternes de Bretagne, dont trois espèces : la sterne caugek, pierregarin et de Dougall. La sterne de Dougall étant la plus menacée, seulement 26 couples ont été observés en 2022 sur l’île. La nidification a lieu de mai à octobre, il est donc interdit de débarquer sur l’île du 1er avril au 31 août. Les couples restent ensemble pour la vie et pondent 1 à 3 œufs, mais seulement 25% des jeunes prennent leur envol, d’où le statut d’espèces menacées à l’échelle nationale.

Les Caraïbes de Bretagne : le rôle des algues

La couleur blanche du sable des Glénan est due à la décomposition d’algues calcaires rouges. C’est le maërl. Ces algues tapissent les fonds marins de l’archipel et représentent une niche écologique. C’est un support de vie et un abri pour bon nombre d’espèces mais aussi une zone d’alimentation et de reproduction. Ce lieu riche en biodiversité a longtemps été utilisé pour la fertilisation des sols et le traitement des eaux usées. Son extraction est interdite en France depuis 2010, notamment due à sa faible régénération de 0,1 à 0,3 mm par an ! C’est un habitat protégé à l’échelle européenne, comme tous les habitats des fonds marins.

Les zostères sont les seules plantes à fleurs marines. Elles forment des prairies sous-marines appelées herbiers. Leurs rhizomes, assimilables aux racines des plantes terrestres, s’ancrent dans les sédiments. Grâce à ces derniers, elles stabilisent les fonds marins. En complément, les feuilles clarifient l’eau en captant les particules en suspension. On peut retrouver plus de 150 espèces vivant dans ces herbiers, cherchant à s’alimenter, se reproduire, s’abriter ou à élire domicile. Ces plantes remarquables fixent également le carbone : en 1 an, 1 hectare d’herbier peut séquestrer l’équivalent de 6 aller/retour La Rochelle – Rome ! (Ifremer, 2010)

© Office de Tourisme Fouesnant

Un projet d’extension en mer pour protéger la faune et la flore marine

Les eaux des Glénan représentent un hotspot de biodiversité, habitées par une quantité d’espèces remarquables. On peut y compter notamment les phoques gris, observables sur des reposoirs, tels que des récifs rocheux, présents en grande quantité dans l’archipel. Les dauphins communs sont observés fréquemment, se déplaçant en groupe pour chasser ou suivant parallèlement la trajectoire des bateaux. Au printemps, il est possible d’observer des requins pèlerins, c’est le 2ème plus grand poisson du monde. Ils nagent la gueule ouverte pour capturer ses proies.



La diversité des espèces floristiques et faunistiques présentes aux Glénan, confirme le statut de zone Natura 2000 et justifie son extension. Avec des pics de fréquentation à plus de 3000 personnes par jour en haute saison, l’enjeu sera de restreindre l’accès aux îles de l’archipel pour préserver le bien-être de centaines d’espèces.

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